Si l'humanité est par elle-même incapable d'une justice qui réponde à ses aspirations, ne peut-elle pas s'en remettre par la foi religieuse à une Justice en principe absolue, celle de Dieu ?
Le règne de l'État ne doit-il pas être alors soumis au règne d'une autorité religieuse, par exemple celle à laquelle on a donné le nom d'Église ?
Mais si la foi religieuse est facteur de désordre et d'injustice, ne faut-il pas au contraire affranchir l'État de la tutelle religieuse ?
C'est ce que l'on appelle le problème théologico-politique : celui du rapport de conflit ou de hiérarchisation entre ces deux types d'autorité : celle de l'État, dépositaire d'une certaine forme de salut et de justice terrestre, et celle de l'Église, comprise véhicule terrestre allégué d'une autre forme, éternelle et parfaite, de salut et de justice.
Quant à la justice elle-même, peut-on toujours la concevoir comme le bien suprême et la vertu totale, si l'on ne cesse à son sujet de se déchirer de façon fanatique ?
Et ne faut-il pas alors plus simplement concevoir la justice comme le respect des libertés individuelles, y compris de la liberté religieuse, dans les limites de la loi de l'État ?
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